JO : comment l’événement sportif du siècle va accélérer le développement de la région IDF
Par Adélaïde de la Bourdonnaye | Le | Acteurs publics
Evénementiel, tourisme, logistique, transports, sécurité… de nombreuses filières professionnelles vont profiter de plein fouet de l’effet JO. Mais qu’en est-il à l’échelle d’une région ? Avec son investissement de 500 millions d’euros, la région Ile-de-France est le premier financeur public des Jeux après l’État. Quel héritage peut-elle en espérer ? Transports, infrastructures, emploi, usages : en quoi un événement comme les Jeux Olympiques accélère-t-il son développement ? Éléments de réponse.
Les transports en commun améliorés vitesse grand V
« Avec les Jeux, nous venons de réaliser en sept ans ce que nous mettons en général 15 ou 20 ans à réaliser. Il faudra en tirer des enseignements pour la suite, pour garder cet esprit olympique, pour continuer à accélérer les projets et conserver ce dynamisme. » a déclaré lundi 25 mars Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France devant un parterre de journalistes, avant de souligner que c’était grâce aux Jeux Olympiques que le timing de prolongement de la ligne 14 du métro, du tramway T3B ou du RER E serait respecté « La libération de la porte maillot sera faite en temps et en heure grâce aux Jeux ». Dans les transports parisiens, la pression mise par la prochaine compétition internationale aura aussi permis à 240 gares au total d’être adaptées aux personnes à mobilité réduite.
Grâce à l’usage des transports en commun pendant la période, la région espère bien démocratiser son pass « Liberté + » en lieu et place de l’éternel « ticket T+ » pour les voyageurs occasionnels. En effet, ils ne sont aujourd’hui que 400 000 à l’utiliser sur les 4 millions d’usagers ponctuels que compte la région. Pendant les Jeux, alors que le ticket carton sera à 4€, il ne sera qu’à 1,73€ via le pass. « Les franciliens qui ne sont pas sur Liberté+, c’est qu’ils veulent payer plus ! » a insisté à cet égard Valérie Pécresse, en précisant que si le prix du ticket carton montait à 4€ pendant la période, c’était bien pour en décourager l’usage.
Objectif zéro dette avec des équipements pérennes
L’ambition est claire : que les Jeux soient au service d’un héritage durable pour tous les habitants de la région. Cela passe par une vision long-termiste pour les équipements dont la construction a été justifiée par les JO « Nous n’aurons pas d’équipement public construit puis abandonné à la rouille comme d’autres olympiades avant nous. » se félicite la présidente de région. 2 600 équipements sportifs ont en effet été construits et rénovés par la Région Île-de-France pour l’occasion, créant un tiers d’équipements sportifs de niveau national ou international supplémentaires après les Jeux.
Au-delà des équipements sportifs, plus de 4 000 nouveaux logements ont été construits et sont d’ores est déjà proposés à la vente pour l’après JO. 20 hectares d’espaces verts ont par ailleurs été créés. « En termes de coûts, notre maîtrise est totale. Je peux l’affirmer, il n’y aura pas de dette JO. » souligne Valérie Précresse.
Retombées économiques : un plafond touristique à pulvériser en 2025 grâce à l’effet JO
Les Jeux Olympiques et Paralympiques ont d’ores et déjà eu des retombées économiques : la région ressence 110 projets d’investissements étrangers, 1 500 emplois déjà créés et 4 000 emplois à terme.
Pour favoriser l’emploi au long court du personnel recruté spécialement pour les Jeux, la région crée une plateforme de reconversion, accessible dès le mois de juin. De quoi proposer un parcours d’emploi grâce à des offres déposées par les entreprises volontaires et qui correspondent au profil des personnes impliquées dans les JO.
Valérie Pécresse explique par ailleurs qu'« il est encore trop tôt pour estimer les retombées touristiques […] mais les 3 milliards de téléspectateurs des Jeux vont certainement venir pulvériser le plafond de touristes en 2025. »
Comment sont financés les JO ?
• 4,397 milliards d’euros pour le budget du Comité d’organisation de Paris 2024
• Dotation du CIO : 1,2Md (dont droits TV 750 M€ et partenariats TOP 470 M€)
• Billetterie / Hospitalités / Licensing : 1,4Md (Billetterie (1,1Md) Hospitalités (170M) et Licensing (127M)
• Partenariats : 1,226 Md
• Recettes diverses : 0,193Md
• 4 % de financement public destinés au financement de l’organisation des Jeux Paralympiques.
(source Paris2024)