Jacques de La Guillonnière (Novelty-Magnum-Dushow) : « Nous ouvrons à Doha au Qatar en octobre »
Par Pascale Baziller | Le | Technique & scénographie
L’actualité du Groupe Novelty-Magnum-Dushow est l’intégration et l’ouverture de sociétés en France et à l’international. Jacques de La Guillonnière, son Président fondateur évoque sa stratégie de développement et son positionnement.
Votre actualité est marquée par de nouvelles acquisitions et créations de sociétés. Vous accélérez votre stratégie de croissance externe ?
En effet, notre croissance externe s’accélère ces dernières années pour accompagner nos clients français et internationaux dans leurs opérations à l’international mais aussi pour développer de nouveaux marchés en France, en Europe et dans le monde. Elle fait partie de l’ADN de notre groupe constitué aujourd’hui de 22 entreprises et 800 salariés. Nous avons intégré en septembre dernier la société Contact (5 sites en Normandie) et repris Backloc (société de Backline implantée dans le sud) qui est gérée par BBS (intégrée en janvier 2021 à Novelty). Pendant le Covid, nous avons aussi constitué Dushow Spain anciennement Dushow Barcelone avec l’ouverture d’une nouvelle agence à Madrid. L’Espagne offre des opportunités de développement, le marché événementiel y est dynamique. Nous souhaitons toucher notamment la clientèle locale à Madrid où siègent de grandes entreprises espagnoles. À Barcelone, notre clientèle est surtout internationale plus précisément anglo-saxonne. Notre développement se poursuit également au Moyen-Orient. Nous avons repris une entreprise à Dubaï (Émirats arabes unis) il y a trois ans et nous avons ouvert à Dammam (Arabie Saoudite) en 2021. Nos équipes sont principalement locales et représentent une trentaine de personnes sur les deux sites. Nous travaillons pour nos clients européens qui réalisent des opérations dans le domaine du luxe avec des agences françaises sur ce territoire. Ce sont des territoires qui organisent de grosses opérations locales et de gros festivals. Nous sommes sur des marchés en progression de 25 à 35 % par an, sur tous les métiers (son, structure, vidéo…). Enfin, nous ouvrons à Doha au Qatar en octobre. C’est une création d’entreprise sous l’entité Novelty avec un partenaire local. Il a fallu près d’une année pour ouvrir cette nouvelle société. Les procédures administratives sont très longues et il est indispensable d’être bien conseillé dans ce pays. Le bail de notre entrepôt a démarré le 1er octobre et nous constituons actuellement une équipe sur place.
La concurrence n’est-elle pas sévère sur ces marchés ?
Oui, il y a bien sûr de la concurrence. Mais, nous avons le savoir-faire avec tous les métiers. Sur les gros événements notamment, nous avons la capacité à mobiliser des équipes avec beaucoup de compétences assez rapidement. Notre métier est de traiter de grosses opérations. Cela nous permet d’avoir une réactivité. C’est une valeur ajoutée dans ces pays où les décisions pour les opérations locales sont souvent prises très tardivement. Nous pouvons avoir un mois ou un mois et demi de délai pour des opérations qui se préparent six mois à l’avance en France.
Une stratégie qui nécessite de gros investissements ?
Nous investissons environ 10 % du chiffre d’affaires par an. Nos investissements sont de l’ordre de 25 millions d’euros cette année. Nous sommes sur une prévision de chiffres d’affaires de l’ordre 250 millions (mars 2022 à fin mars 2023), c’est un résultat bien supérieur avant Covid-19 (211 millions d’euros). L’année dernière, nous avons pratiquement rattrapé notre retard causé par la crise sanitaire en réalisant 186 millions d’euros de chiffre d’affaires en six mois d’exercice (mars 2021- mars 2022). Nous investissons à la fois pour renouveler notre parc avec du matériel nouveau et accompagner la croissance du chiffre d’affaires. L’essentiel de nos investissements est consacré aux achats de matériel dans tous les domaines (son, vidéo, murs d’image, distribution électrique…) destinés à nos ouvertures d’agences et à notre entreprise. Dans le contexte actuel, nous pouvons rencontrer quelques soucis de disponibilité de matériel et produits haut de gamme chez certains fabricants. C’est pourquoi, nous devons anticiper nos commandes un an à l’avance. Nous investissons également en moyens humains en France et à l’étranger.
Quelle est votre vision du marché événementiel aujourd’hui après deux années difficiles ?
Le marché événementiel est en croissance. Il y a un phénomène de rattrapage après la période que nous venons de traverser, c’est pour cela qu’il y a une grosse accélération de l’activité. Mais, nous devons rester prudents avec la crise énergétique qui peut nous toucher directement notamment cet hiver et les incertitudes que nous ressentons chez certains de nos clients dans ce contexte. Néanmoins, l’activité s’annonce dynamique avec de grands événements internationaux comme les Jeux olympiques de Paris 2024. Nous avons répondu aux premiers appels d’offres avec des agences.
Avez-vous de nouveaux projets ?
Nous avons d’autres projets de croissance externe. Nous souhaitons continuer à nous développer en Europe, en Italie, au Portugal et en Angleterre. Mais cela va dépendre des opportunités qui se présenteront. Nous devons rencontrer des entreprises avec lesquelles nous partageons des valeurs communes et un savoir-faire. Si nous n’en rencontrons pas, nous envisageons de créer de nouvelles sociétés. Enfin, notre engagement dans une démarche RSE continue à se déployer à travers nos implantations locales qui permettent de réduire les transports (et les coûts), le recyclage du matériel ou encore l’achat de camions à gaz (commandes en attente)… Nous sommes Prestadd (label créé par le Synpase) et nous sommes en cours de certification ISO 20121, c’est un gros chantier au vu de la taille de notre groupe.