L’évènement musical Anatoll, le chant des possibles

Devenir l’interprète de Anatoll, une œuvre musicale que vous soyez musicien ou non. C’est la proposition du compositeur français Marc Kowalczyk qui souhaite faire participer le grand public à l’interprétation de sa création grâce à une campagne d’affichage (voir encadré) dans le métro et le RER (100 stations) et sur les colonnes Morris, dans la Ville de Paris et sa banlieue à partir du 20 mars 2023. « Je souhaite permettre au plus grand nombre de s’approprier 4 des 54 cellules de Anatoll, une création qui mélange musiques symphonique et contemporaine. J’ai inventé un nouveau codage simple pour que l’œuvre soit accessible à tous », expose Marc Kowalczyk.

Un première dans l’histoire de la musique

Le projet est inédit et fédérateur. Une première à plusieurs titres. « C’est la première fois qu’un compositeur se met en scène et interpelle une capitale et ses habitants d’une manière aussi massive, en lançant un happening géant, pour participer à son œuvre. C’est également une première dans l’histoire de la musique, le rassemblement de deux courants de la musique actuelle, une structure contemporaine et des accords de variété que j’ai complexifiés. Enfin, cet événement original autour de l’interaction entre un compositeur et le public s’inscrit dans une dynamique moderne. Il utilise la publicité et les réseaux sociaux pour démocratiser la musique et plus largement la culture », développe Marc Kowalczyk.

Le compositeur a nommé sa création en référence à un anatole qui désigne une suite de quatre accords de musique de variété et autour du jeu de mots avec les atolls formés d’îles coralliennes en référence aux cellules de la composition musicale. Un clin d’œil qui se retrouve dans la campagne d’affichage constituée de 4 pierres sur 4 affiches. Les 4 pierres formant ainsi un atoll et par conséquent une polyphonie.

Mode d’emploi

Mais comment ça marche ? « Sur chaque pierre est gravé un code musical (tels des hiéroglyphes), sans note mais avec des indications de rythme et de hauteurs de notes (aiguë ou grave). Tout le monde connaît les notions de grave ou d’aiguë. Chacun, quel que soit son âge et sa culture peut chanter le code d’une, de deux, de trois ou des quatre affiches », explique Marc Kowalczyk.

Sur le quai du métro ou du RER ou devant une colonne Morris, chacun peut ainsi s’essayer à quelques vocalises, seul ou à plusieurs, mais aussi photographier les affiches pour chanter ou jouer d’un instrument plus tard, chez soi ou dans un autre lieu. La solution musicale de ce codage (la partition) est néanmoins mise à disposition en bas de l’affiche.

Quel que soit le lieu de son expérience, chaque personne est invitée à s’enregistrer en audio ou vidéo, et à poster son enregistrement en scannant un QR code présent sur les affiches. Les personnes sélectionnées seront conviées à répéter avec des orchestres.  « L’aboutissement est d’aller sur scène et de participer à une œuvre participative », indique Marc Kowalczyk accompagné par Arnaud Kientz, directeur de la coordination musicale et les éditions de musique contemporaine L’Octanphare. Les meilleures interprétations auront ainsi le privilège d’intégrer trois ensembles musicaux prestigieux pour les jouer en public, l’Orchestre Lamoureux, sous la direction d’Adrien Perruchon à la Salle Gaveau (9 mai 2023), l’orchestre Petites Mains Symphoniques, sous la direction d’Éric du Faÿ au Cirque d’hiver (20 mai 2023) et l’ensemble vocal féminin Les Essenti’Elles, sous la direction de Sabine Revault d’Allonnes au Théâtre du Ranelagh (15 juin 2023). 

Quel financement ?

Ce projet a été réalisé grâce à l’accompagnement de son éditeur Sylvain Kuntzmann (Éditions musicales L’Octanphare) et le soutien de partenaires. Comme l’agence Creative Corner basée à Angers qui a créé et conçu les affiches de la campagne d’affichage. Une campagne à Paris et en proche banlieue dans les transports en commun (métro et RER) et sur les colonnes Morris qui a été financée grâce aux dons de généreux mécènes (privés et institutionnels) qui souhaitent rester discrets. Enfin, c’est aussi le concours des trois orchestres qui ont également accepté de participer à cette œuvre novatrice ouverte au plus grand nombre.  Une aventure musicale et humaine qui marque cette année les 50 ans du compositeur animé par la passion d’explorer et de renouveler les esthétiques et la volonté de donner accès à la musique au plus grand nombre.