Lancement du Club des directeurs de production au cours d’un premier dîner-débat
Par Pascale Baziller | Le | Technique & scénographie
Une vingtaine de directrices et directeurs de production se sont rencontrés et ont échangé lors d’un premier dîner-débat. Partage d’expériences et réflexions sur les enjeux de leur métier.
Le 5 décembre 2022 marque le lancement du premier Club des directeurs de production à l’initiative de Marc Dumas, président du groupe Républik et Pierre-Nicolas Combe, directeur de Républik Event.
Plus d’une vingtaine de directrices et directeurs de production a participé à un dîner-débat dans un lieu confidentiel à Paris. Objectifs : partager les expériences et favoriser l’intelligence collective autour du métier et de ses multiples enjeux propres au secteur événementiel.
Faire connaissance entre confrères
Un premier rendez-vous très chaleureux qui a permis aux invités de faire connaissance entre eux et pour certains de se revoir n’ayant pas eu l’occasion de se croiser depuis plusieurs années. Et autant dire que les conversations trahissaient une certaine complicité. « Cette rencontre est très appréciable car nous nous côtoyons assez peu entre confrères », introduit un des directeurs de production qui œuvre principalement sur des événements corporate et des festivals en France et à l’international. Les présentations faites, le dîner fut rythmé par des échanges animés. Plusieurs thèmes ont été abordés lors de cette première rencontre.
Quelle responsabilité pénale ?
Celui de la responsabilité pénale des directrices et directeurs de production sur un événement est apparu un sujet majeur. Les participants ont souligné sa méconnaissance et sa sous-estimation. De quoi sont-ils (elles) responsables pénalement et jusqu’où est engagée leur responsabilité ? « Nous sommes des prestataires avec des obligations de faire, de moyens et de résultats. Notre responsabilité pénale est à déterminer », indique le responsable d’une association de free-lance (qui compte entre 60 et 80 directeurs de production adhérents). En effet, la directrice ou le directeur de production est le plus souvent un prestataire engagé par une agence de communication (événementielle) ou un organisateur pour un ou plusieurs événements (suivant son contrat). Son poste est à grandes responsabilités de l’avant jusqu’à l’après-organisation de l’événement. Il intègre de multiples missions, de la mise en œuvre du cahier des charges (élaboration du budget…) à l’organisation et au pilotage de l’événement en passant par la définition des plannings de travail, la gestion et la coordination des équipes, la mobilisation des ressources nécessaires, ou encore la relation avec les fournisseurs et les prestataires. « En tant que directeur de production, nous sommes des sachants et responsables de nos choix. De fait, notre responsabilité est engagée à chaque étape du projet », exprime un directeur de production. Ceci peut conduire à une poursuite pénale en cas de problème. Ce qui peut avoir de lourdes conséquences tant sur le plan humain que professionnel.
La question de la main d’œuvre
Parmi les autres problématiques abordées, celle de la main d’œuvre. Comme beaucoup de secteurs, la filière événementielle n’échappe pas à une carence de personnel qui se ressent encore plus dans un contexte de reprise d’activité forte post-covid. Un des constats est que le métier subit le départ de professionnels depuis la crise sanitaire. Ces derniers partis vers une autre région ou une autre activité pendant la pandémie (pour cause d’activité à l’arrêt) ne sont toujours de retour pour le moment. Si les directrices et directeurs de production ont fidélisé certains profils au fil des années, n’en demeure pas moins que les besoins qui varient selon les projets restent entiers.
Ils ont alors posé la question de la formation et la motivation des nouvelles générations. Si certains constatent qu’elles ont une approche différente du métier, d’autres témoignent de leur grande motivation. « Dans les écoles où j’interviens, les jeunes sont très motivés et travaillent beaucoup sans compter leurs heures », assure un participant. Il a été fait état du développement de formations qui apportent des bases techniques solides grâce aux enseignements prodigués par des professionnels. Néanmoins, tous s’accordent à la nécessité de l’apprentissage sur le terrain, « la base du métier pour acquérir les compétences », assure un directeur de production.
Enfin, force est de constater que les jeunes (mais aussi les personnes confirmées) choisissent de plus en plus le statut de free-lance (être à leur compte). Pour cause, « leur choix est déterminé par le côté spéculatif. Le montant de certaines prestations a augmenté de près 20 % », déclare un chef d’entreprise. Si la loi de l’offre et la demande peut jouer sur le montant des rémunérations, « le marché a toutefois ses limites », indiquent les directrices et directeurs de production confrontés également au départ de talents recrutés pour les Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024. Le grand événement sportif international sera débattu sous différents angles lors du prochain dîner. La rencontre promet d’être sportive !