Quelles sont les grandes tendances du marché MICE ?
Par Pascale Baziller | Le | Agences & organisations
Présentation de l’évolution de la demande en tourisme d’affaires/MICE en France et sur les tendances du marché́. Une étude réalisée par Coach Omnium en collaboration avec le groupe 1001 Salles qui met en perspective l’activité́ liée aux événements 2022/2023.
Spécialisé dans le conseil stratégique et les études marketing, Coach Omnium publie les résultats de son étude annuelle sur l’évolution de la demande en tourisme d’affaires/MICE en France et sur les tendances du marché́. Cette étude réalisée en collaboration cette année avec le groupe événementiel 1001 salles s’appuie sur un échantillon de 122 PME-TPE et grandes entreprises de la plupart des secteurs et ciblées commanditaires de manifestations MICE (Meetings, Incentives, conferencing et exhibitions).
Perspectives pour l’année 2023
2022 a été une année de reprise pour le marché de l’événementiel après deux années de crise de sanitaire (2020-2021). L’activité a bénéficié entre autres du rattrapage des événements reportés et du retour au présentiel. Mais quelles sont les prévisions pour 2023 ? Les commanditaires interrogés déclarent que leur activité́ en 2023 en matière de réunions professionnelles sera identique à 2022 (53 %) ou même en augmentation (37 %), contre seulement 10 % qui pensent qu’elle sera en recul. À l’heure où le télétravail a pris de l’ampleur dans les entreprises après les années Covid, réunir ses collaborateurs est indispensable pour motiver, maintenir la cohésion d’équipe et impulser de nouvelles dynamiques.
Les tendances de la demande MICE
L’intégration de critères RSE / développement durable dans l’organisation des manifestations MICE est de plus en plus demandée.
Effet post-Covid et Loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021, plus d’1 organisateur sur 2 l’évoque comme une demande régulière (29 %) ou occasionnelle (23 %), indique l’étude. Les critères portent en premier lieu sur les approvisionnements (en restauration) en circuits courts (52 %) ou les activités respectueuses de l’environnement (51 %).
« Le secteur MICE est en constante évolution et les prestataires doivent s’adapter aux besoins des organisateurs d’événements en proposant des solutions toujours plus innovantes, originales et respectueuses de l’environnement », précise Perrine Edelman, directrice associée de Coach Omnium.
Des dépenses maîtrisées
Même si la demande a repris, il n’en demeure pas moins que les entreprises restent attentives à leurs dépenses. En effet, la conjoncture est déterminante dans les commandes. Les périodes de crises impactent directement les budgets. Les restrictions conduisent les entreprises à réduire le volume d’événements, le nombre de participants et les distances à parcourir pour se réunir et ainsi à favoriser davantage les réunions en interne (au sein de l’entreprise) au format court. À ce sujet, plus de 4 entreprises sur 10 disposent à présent de salles de réunion dans leurs locaux (contre 14 % en 2008).
La tendance se confirme depuis plusieurs années. En effet, la part des sociétés qui mettent en place moins de 3 séminaires par an ne cesse de gonfler - elle était 8 % en 2004, 16 % en 2017 et 21 % aujourd’hui. Reste que 22 % des commanditaires ont organisé plus de 20 manifestations en 2022, 13 % de 10 à 20 manifestations, 26 % de 5 à 10 manifestations et 18 % de 3 à 5 manifestations.
Les formats les plus courants
• Les séminaires (dont les journées d’études sans hébergement) restent le premier type de manifestations commandé selon 3/4 des commanditaires (75 %).
Suivent l’événementiel (40 %) et l’incentive (séminaires de stimulation, de motivation et de récompense) en croissance favorisé par la période après covid et le télétravail. 39 % des entreprises interrogées déclarent en avoir commandé en 2022 contre 17 % en 2017.
« Les entreprises, avec la tendance au télétravail qui isole les collaborateurs, ont besoin de les réunir pour renouer les liens. Les commerciaux sont les premiers concernés, afin de les motiver, quoi de mieux que de l’incentive ! », précise Nathalie Leduc, directrice de la communication du groupe 1001 Salles.
• Le format le plus courant des manifestations est en moyenne de 1 à 2 journée(s) et réunit en général moins de 50 personnes. Pour les événements de plus grande envergure, la journée est privilégiée.
• Côté voyage, l’étude indique les entreprises établies en France se sont moins réunies à l’étranger (20 %) en 2022 qu’avant la crise du covid (37 %). « Plus globalement, les séminaires et conventions qui se déroulent à l’étranger sont surtout en lien avec des entreprises étrangères établies en France, des groupes qui ont des filiales hors de France ou encore — plus rarement — pour proposer des « évasions dépaysantes » ».
Les budgets en question
La fourchette des budgets moyens consacrés aux manifestations MICE recouvre un large éventail. De moins de 60€ HT (hors transport) par personne pour une journée d’études (14 %) à plus de 160 € HT (11 %) avec un prix médian de 61 à 100 € HT (35 %). Pour les séminaires résidentiels, le budget moyen de 161 à 200 € HT (23 %) par jour et par personne (hors transport), il monte entre 240 à 300 € HT pour 22 % des entreprises.
L’étude spécifie que « la tendance devenue habituelle veut que les entreprises imposent de plus en plus leur budget aux prestataires, soit en le leur indiquant au moment de la prise de contact, soit par le biais de mises en concurrence ou de négociations finales » auxquelles participent désormais les services achats des entreprises.
- 71 % des commanditaires demandent seulement 2 à 3 devis contre 57 % en 2015. Ce chiffre montre la progression de la mise en œuvre de bonnes pratiques. Ils ne sont désormais plus que 16 % à demander 4 à 5 devis, 3 % 6 à 7 devis et 4 % au-delà de 7 devis.
Une demande en baisse des activités périphériques
Les activités périphériques (culturelles, ludiques et/ou sportives) aux MICE continuent de régresser. Les commanditaires ne sont plus que 37 % à les associer à leurs événements contre 76 % en 2006. En cause, le raccourcissement de la durée des séminaires qui laisse de moins de place aux activités de détente et de cohésion d’équipes et privilégie les activités de travail (dites productives).
Regain pour les hôtels
Augmentation des demandes pour les lieux d’hébergement. Ce sont les hôtels regagnent des parts de marché comme lieux de séminaires. 67 % des organisateurs les choisissent en 2022 contre 40 % en 2019.
En quête de lieux dépaysants
Les sites originaux et dépaysants tels que les châteaux, monuments historiques et autres lieux atypiques sont les plus recherchés. Ils sont plébiscités par un tiers des organisateurs.
Concepts clés et définitions : #MICE : définition, acteurs, tendances et enjeux