Mélody Madar et Geoffroy La Rocca :« L’ambition est de créer un groupe média durable au sens rentable »
Par Pascale Baziller | Le | Marques & entreprises
Les Éclaireuses ont lancé le festival C’est qui la Boss. Un événement qui s’inscrit dans le développement d’un nouveau groupe DC Compagny. Mélody Madar, CEO et fondatrice Les Éclaireuses et Geoffroy La Rocca, CEO fondateur DC Company présentent ce nouveau projet et les ambitions du groupe.
Vous avez lancé la première édition de « C’est qui la Boss », le 30 mars dernier à Paris. Pouvez-vous nous présenter ce festival et revenir sur sa genèse ?
Mélody Madar. Nous sommes les Éclaireuses, un média féminin qui a vu le jour il y a plusieurs années et réunit aujourd’hui une communauté de plus de 8 millions de femmes en France. Il y a trois ans, nous avons lancé une nouvelle verticale du média qui s’appelle « c’est qui la boss » dont le but est d’accompagner les femmes dans l’épanouissement de leur carrière, dans leur succès et leur ambition. L’idée est de stimuler cette ambition. Cette verticale a tout de suite rencontré son public avec un demi-million de personnes. « C’est qui la boss » a évolué au fil des années, il se décline en média, en podcast, en dîners dans lesquels nous rassemblons des entrepreneuses, des chefs d’entreprise, des dirigeantes et maintenant il devient également un festival. Le festival reprend la ligne conductrice du média les Éclaireuses dans sa globalité, c’est à dire un média qui n’est plus là uniquement pour informer ou pour inspirer mais également pour éduquer, éveiller les consciences, soutenir, éclairer et surtout s’engager. Cet événement célèbre l’ambition et le potentiel illimité des femmes. Pendant une journée, nous avons réuni plus de 500 participant(e)s qui ont assisté à des master class, des talks et des tables rondes animés par des femmes aux personnalités et aux parcours inspirants. Elles sont venues partager leurs expériences, apporter des conseils et parler de tous les sujets qui concernent la carrière, l’ambition, le succès, le développement personnel, la confiance en soi mais également la reconversion, l’échec à l’entrepreneuriat, le syndrome de l’imposteur… Le but est de stimuler l’ambition des femmes. Toutes les missions lancées par les Éclaireuses ont cette vocation. Nous nous adressons aux femmes avec la volonté de rassembler, fédérer et créer une véritable communauté. En octobre dernier, nous avons lancé notre incubateur féminin de start-up « Propuls’her » dans un espace de 200 m2 dans lequel nous avons accueilli 7 start-ups et 14 entrepreneuses.
Les Éclaireuses est un media digital. La volonté était de créer une rencontre physique avec le festival ?
Mélody Madar. Oui, nous voulions rencontrer et fédérer notre communauté d’une part, car comme vous l’avez dit, nous avons un média digital et social, nous communiquons donc au quotidien avec notre communauté via les réseaux sociaux. Et d’autre part, nous avions envie de faire rencontrer les femmes que nous recevons dans nos médias à notre public.
Quel est le modèle économique de ce festival ?
Mélody Madar. Notre modèle repose sur les partenariats, le ticketing avec un prix du billet à 39€ (500 participants) et les candidatures aux Awards (qui ont récompensé dix femmes qui se sont démarquées en 2022). Hello Bank qui soutient l’entrepreneuriat est notre partenaire principal. Il nous accompagne dans notre aventure. À ses côtés, nous avons d’autres partenaires qui apportent des compétences comme Bpifrance ou Instagram et Linkedin pour la création de contenu. L’événement est à l’équilibre pour sa première édition.
Geoffroy La Rocca. Quand on lance un festival, on prend un risque entrepreneurial. Mais, nous avons établi un business model afin que l’événement soit rentable. Aujourd’hui, les médias les plus indépendants et les plus puissants sont ceux qui arrivent à gagner de l’argent. Cela nécessite d’avoir de multiples business models.
D’où le rapprochement entre DC Compagny (pure player qui touche plus de 10 millions d’internautes) et les Éclaireuses ?
Geoffroy La Rocca. En effet, nous avons décidé avec Mélody de nous regrouper au sein de DC Company (Le Gorafi, les Éclaireuses…). Ce rapprochement vise à accélérer la diversification et le développement de nouveaux business models et nouveaux produits comme l’événementiel qui célèbre l’ambition, la force et le potentiel des femmes. Tout le contenu créé lors du festival a vocation à être enrichi et partagé tout au long de l’année. Les entreprises pourront avoir accès à ce contenu en souscrivant au label. Elles pourront les diffuser au sein de leur écosystème (comité d’entreprise, comité de direction, plénière auprès de leurs collaborateurs…). L’idée est de mettre en commun toutes ces ressources et de les partager. Nous croyons beaucoup à la multidistribution du contenu, sous forme d’un événement, sur un compte Instagram, sur tiktok… Ces best practices sont essentielles aux entreprises aujourd’hui. L’empowerment des femmes est un vrai sujet ! Nous voulons transmettre et cultiver les ambitions en animant ce réseau de femmes inspirantes à travers le label C’est qui la Boss qui s’appuie sur une communauté forte de 8 millions de femmes.
Comment s’organise cette nouvelle entité ?
Geoffroy La Rocca. Nous sommes en train de développer un groupe DC Compagny qui réunit des entrepreneurs et des créateurs de contenus pour initier de nouvelles idées, de nouveaux business models. Le groupe aujourd’hui, c’est le Gorafi, les Éclaireuses mais aussi un club et d’autres sociétés qui vont nous rejoindre dans les prochains mois avec l’ambition de créer un groupe média durable au sens rentable, pertinent et en capacité d’exécuter de nouveaux projets.
Le groupe DC Compagny en chiffres ? Quelles sont vos ambitions ?
Geoffroy La Rocca Sur 2023, c’est près d’une cinquantaine de collaborateurs et une dizaine de millions d’euros de chiffre d’affaires. Nous avons l’ambition de faire de la croissance organique avec le festival et de nouveaux produits et de poursuivre une stratégie de croissance externe. Nous rencontrons de nombreuses entreprises ces derniers mois.
Le festival va -t-il être dupliqué ?
Geoffroy La Rocca. Cette expérience du festival, organisé en trois mois nous donne envie de dupliquer cet événement mais va nous aider à développer d’autres diversifications notamment pour le gorafi.
Mélody Madar. Évidemment, le but des éclaireuses est de faire un média inclusif et pas uniquement parisien. Notre communauté est dans toute la France, j’aimerais vraiment que nous allions à leur encontre. Ce n’est donc pas exclu l’année prochaine de créer un événement en région.