Unimev : tendances et évolutions dans l’industrie événementielle
Par Pascale Baziller | Le | Agences & organisations
L’Unimev présente son nouveau Event Data Book, édition 2023-2024. Le point sur les analyses et les grandes tendances du marché de l’événementiel professionnel qui ont marqué 2022.
Quelles sont les évolutions et les tendances observées sur le marché dans l’industrie événementielle ? L’Unimev, Union française des métiers de l’Événement Unimev, avec son département OJS présente son analyse du marché dans son dernier Event Data Book, téléchargeable gratuitement.Event Data Book
« Cet Event Data Book, millésime 2022 témoigne de la résilience des acteurs de notre filière et de leur capacité à faire face à des défis sans précédent. En capitalisant sur cette reprise, nous sommes convaincus que le savoir-faire de nos entreprises lié à la pertinence confirmée de nos opérations, permettra à l’événementiel français de retrouver le chemin d’un développement fort et riche de sens », indiquent Béatrice Cuif-Mathieu et Philippe Pasquet, co-présidents Unimev dans leur édito.
Quelques données économiques
Dans un contexte économique marqué par les crises successives et plus récemment l’inflation, le tourisme en France reprend des couleurs. Il se rapproche en 2022 des niveaux de 2019, avec 114 millions de passagers (dont 116 millions de passagers internationaux) et 57,9 milliards de recettes engendrées par le tourisme international (soit 1,2 milliard de plus qu’en 2019) et malgré l’absence des touristes asiatiques.
Qu’en est-il sur le plan de la communication ? Le marché global est en progression mais n’atteint pas encore les résultats de 2019.
Selon le baromètre unifié du marché publicitaire (Kantar, France Pub et l’IREP), il s’élève à 32,7 milliards d’euros d’investissements (-3,1 % comparé à 2019) tiré par les investissements dans le digital (9 milliards d’euros, +32,5 % comparé à 2019).
Dans l’événementiel, les dépenses des entreprises ont été de 1,1 milliard d’euros pour les foires et salons, soit -27,9 % comparé à 2019. Quelle tendance pour 2023 ? Les professionnels de la filière du tourisme d’affaires regroupés au sein du Copil congrès et salons soulignent dans leur étude la forte volonté des clientèles étrangères de participer très prochainement à un salon en France (74 % des exposants et 57 % des visiteurs). Ils sont 53 % des exposants et 57 % des visiteurs à maintenir leurs budgets consacrés à leur participation à des salons internationaux à Paris et en France en 2023-2024. Mais les exposants étrangers n’excluent pas diminuer leur surface de stand si les coûts venaient à augmenter.
Concernant les dépenses des entreprises en relations publiques (événements corporate), elles sont de 1,7 milliard d’euros, soit -15,5 % comparé à 2019.
Paris est en 3e place du classement mondial et européen des villes d’accueil des congrès, après Vienne et Lisbonne, avec 134 congrès recensés par ICCA (2022). 5 métropoles françaises apparaissent également dans le top 100 : Lyon-Saint Etienne (36e), Marseille-Aix (43e), Toulouse (63e), Bordeaux (90e), Nice (100e).
« Après une période de restrictions et d’incertitudes, nous observons la reprise de l’activité et un retour significatif de la rencontre physique sur les professionnels, soulignant la volonté de renouer avec une expérience humaine authentique », exposent Béatrice Cuif-Mathieu et Philippe Pasquet.
Vers le retour à la normale
Le baromètre de l’UFI note une année 2022 marquée par un rebond de l’activité évènementielle professionnelle à l’échelle mondiale, se manifestant par une augmentation progressive de la proportion d’entreprises évènementielles prévoyant une « activité́ normale » (de janvier à décembre 2022). Dans la continuité, les perspectives pour 2023 sont très prometteuses dans toutes les régions.
Les recettes réalisées en 2022 par l’ensemble des acteurs de l’évènementiel professionnel, interrogés par l’UFI, se rapprochent des niveaux observés en 2019 : 88 % en France, 85 % e Europe et 78 % à l’international.
Les principaux défis du secteur
Les défis associés à la gestion interne constituent une préoccupation majeure, commune à toutes les régions du monde. Alors que l’influence de la Covid-19 sur l’activité générale a considérablement diminué (passant de 29 % en décembre 2021 à 5 % en décembre 2022), les enjeux liés à la durabilité, au changement climatique et aux autres parties prenantes ont connu une croissance significative, passant de 4 % en 2015 à 8 % en 2022.
En France, le baromètre réalisé par l’association Lévénement auprès de 115 clients indiquent les trois principaux défis actuels et futurs de la communication événementielle.
La RSE
Le premier point est la responsabilité sociétale des entreprises. Les entreprises cherchent des agences évènementielles engagées dans la RSE et capables de concevoir des évènements à impact environnemental réduit. Elles perçoivent les efforts mais estiment qu’il reste du chemin à parcourir.
« Les enjeux RSE sont devenus une préoccupation majeure pour l’ensemble des acteurs, à laquelle répondent notamment le développement de CLEO Carbone, outil de mesure carbone pour tous les professionnels de l’événementiel, et la mise à jour de la norme ISO 20121, promus par notre fédération », soulignent Béatrice Cuif-Mathieu et Philippe Pasquet, co-présidents Unimev dans leur édito.
Le recrutement et l’attractivité
Le deuxième point est lié à l’attractivité des métiers. Comme de nombreux secteurs, la filière rencontre de grandes difficultés de recrutement, voire d’attractivité. En 2022, les besoins en recrutement étaient estimés à 15 % des effectifs globaux de la filière, soit 6574 postes ouverts au recrutement en CDI (71 %) et CDD. 80 % des besoins concernent les métiers techniques, 69 % le commercial et 67 % les autres métiers (chef de projet, de coordination, d’administration et de gestion de contenus, d’analyse data, de user experience…).
Fort du constat que 94 % des jeunes en ont une bonne image de l’événementiel professionnel, 66 % aimeraient y travailler et 9/10 pensent que l’on peut y faire carrière. Alors comment développer l’attractivité du secteur événementiel notamment auprès de cette population ? Les jeunes attendent la création de projets professionnels au sein des écoles, de découvrir la diversité des métiers et de favoriser la découverte du secteur à travers des journées d’immersion.
Budget et mesure du ROI
Le dernier point relève du budget et de la mesure du ROI. Les budgets des événements sont sous pression, à la fois en raison de l’inflation et du recentrage des clients sur des objectifs à court terme. La question de la mesure du ROI des événements est un sujet majeur. Seuls 28 % des clients interrogés estiment « très bien » ou « assez bien mesuré » le ROI de leurs actions évènementielles.
Le savoir-faire de la filière
Forte du succès de la Coupe du monde de rugby en France et à l’international avec 600 000 visiteurs étrangers, + de 230 millions de téléspectateurs cumulés en France et 2,4 milliards de retombées économiques estimées (Source Sporsora), la France « a démontré notre capacité à organiser des événements d’envergure mondiale, préfigurant le succès attendu des prochains Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 », concluent les deux co-présidents.