JO : perquisitions au Cojo et dans des agences événementielles chargées des cérémonies d’ouverture
Par Pascale Baziller | Le | Grands événements
À 9 mois des Jeux Paris 2024, une nouvelle enquête du Parquet se penche sur des soupçons de fraude autour de l’organisation des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques. Le comité d’organisation et des agences événementielles chargées de ces cérémonies ont été perquisitionnées.
Des perquisitions ont été menées mercredi 18 octobre 2023 au siège du Comité d’organisation des JO (Cojo) et chez les agences événementielles, Double 2, Ubi Bene, Obo et Paname 24, chargées des cérémonies d’ouverture.
Une information diffusée hier (jeudi 19 octobre 2023) par l’AFP apprise de sources proches du dossier.
Cette nouvelle enquête du Parquet national financier (PNF) français se penche sur des soupçons de fraude autour de l’organisation de la cérémonie d’ouverture. Ce sont les enquêteurs financiers de l’Oclciff (Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales) qui ont procédé aux perquisitions.
« Paris 2024 confirme que le PNF s’est présenté à son siège mercredi 18 octobre, et a obtenu l’ensemble des informations qu’il demandait. Paris 2024 collabore pleinement à l’enquête comme il l’a toujours fait », a indiqué à l’AFP le Cojo à propos de la perquisition de mercredi.
Dans son communiqué, l’AFP indique : « Aucune garde à vue n’a eu lieu », a précisé la source judiciaire, selon laquelle « ces opérations interviennent dans le cadre d’une enquête préliminaire dirigée par le PNF des chefs de prise illégale d’intérêt, favoritisme et recel concernant plusieurs marchés liés au JO-2024, ouverte postérieurement aux perquisitions du 20 juin 2023 ». Elle poursuit sur le fait que « ces premières opérations avant l’été avaient été menées dans le cadre de deux autres enquêtes également dirigées par le PNF et portant aussi sur des soupçons de favoritisme et de détournement de fonds publics lors de l’attribution de marchés par le Cojo et la Solideo, l’établissement responsable de la construction des ouvrages olympiques ».
Une des sources proches du dossier confirme à l’AFP que la nouvelle procédure vise notamment l’emblématique cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques qui se déroulera sur la Seine à Paris le 26 juillet 2024, ainsi que la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques sur le bas de l’avenue des Champs-Élysées et sur la place de la Concorde, le 28 août 2024. Plusieurs autres marchés sont également visés par cette enquête, dont le relais de la flamme olympique.
Des agences événementielles visées ?
La perquisition au siège de Paname 24 est particulièrement significative. Cette structure associe « cinq des plus grandes agences de production événementielle françaises » - Auditoire, Ubi bene, Havas Events, Obo et Double 2- qui a en charge la production exécutive des cérémonies d’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Selon nos confrères de SportBusinessClub (19 octobre 2023), le Parquet pourrait être susceptible de vérifier les liens effectifs existants entre encore Thierry Reboul et Ubi Bene, l’ancienne agence qu’il avait fondée. Celle-ci a notamment réalisé en juin 2017 la piste d’athlétisme sur la Seine pour le compte du Comité de candidature de Paris 2024. L’actuel patron des événements et de la marque chez Paris 2024 a toujours affirmé avoir revendu toutes les parts qu’il détenait dans Ubi bene dès sa nomination à Paris 2024. Par ailleurs, l’agence aurait eu l’interdiction de travailler avec le Cojo pendant 3 ans.
Trois procédures en cours
Avec cette nouvelle enquête, le PNF est donc chargé d’au moins trois procédures concernant des marchés passés pour l’organisation des Jeux de 2024.
Deux premières enquêtes portent sur des soupçons de favoritisme et de détournements de fonds publics lors de l’attribution de marchés par le Comité d’organisation (Cojo) de Paris-2024 et la Solideo, l’établissement responsable de la construction des ouvrages olympiques pour 2024.
Ce serait « une vingtaine de contrats potentiellement litigieux qui serait visée dans ces procédures », selon une source proche de l’enquête.