Stratégies

Que fait la Gendarmerie Nationale à la Paris Games Week 2024 ?

Par Adélaïde de la Bourdonnaye | Le | Marques & entreprises

Pour la troisième année consécutive, la Gendarmerie nationale est présente à la Paris Games Week (PGW). Ce salon incontournable du jeu vidéo, qui espère rassembler cette année 200 000 visiteurs, offre à la Gendarmerie un terrain unique pour sensibiliser le public aux enjeux cyber, recruter et présenter un visage accessible à une cible jeune. Le Colonel Marie-Laure Pezant, porte-parole de l’institution, nous emmène en visite guidée.

La Gendarmerie Nationale, cette habituée de la PGW - © Romain Culpain - SIRPA - G
La Gendarmerie Nationale, cette habituée de la PGW - © Romain Culpain - SIRPA - G

Sensibilisation, recrutement et enjeux d’image

La Paris Games Week, qui se déroule du 23 au 27 octobre 2024 au Paris Expo Porte de Versailles, rassemble cette année encore des dizaines de milliers de visiteurs passionnés de jeux vidéo. Leur motivation ? Découvrir les dernières innovations, tester des avant-premières et assister à des compétitions eSport. Parmi les exposants, les attendus géants du jeu vidéo ou de la tech, tels que Nintendo et son stand rouge XXL, PlayStation, Xbox, Ubisoft, Capcom, Samsung ou encore la Fnac avec ses exactement 512 m2 de scène et de mises en avant produits. Chacun avec des espaces imposants et axés sur l’expérience interactive autour des équipements et jeux, la perspective business des achats de Noël en ligne de mire.

Zoom sur les exposants du Pavillon 1 - © PGW - SELL
Zoom sur les exposants du Pavillon 1 - © PGW - SELL

Au milieu de cette cohorte très attendue, un exposant peut surprendre. La Gendarmerie nationale, qui est présente sur le salon pour la troisième année consécutive. Son stand de 55m2 (même dimensions que pour l’édition 2023), développé sans l’appui d’agence spécifique, côtoye en effet les grands noms du gaming et du e-sport. Comme pour la grande majorité des exposants de la PGW, l’interaction est au centre de la démarche. Le stand est organisé autour de plusieurs pôles d’activités pensés pour attirer le visiteur et lui donner envie d’entrer en contact. Sensibilisation aux dangers du numérique, modernisation de l’image de la gendarmerie, recrutement dans les métiers de la cyber : voilà les trois messages portés ici par l’institution. « Nous avons un espace recrutement où les jeunes peuvent poser toutes leurs questions sur les métiers de la gendarmerie. Nous y expliquons les différentes carrières possibles, notamment dans le domaine de la cybercriminalité, un secteur en pleine expansion où nous avons besoin de nouvelles recrues. Ce stand, c’est aussi une manière de recruter différemment, en s’adressant directement à un public jeune, passionné de technologie et de jeux vidéo.  » nous indique le Colonel Marie-Laure Pezant.

L’une des attractions phares du stand et qui attire depuis les allées, est un impressionnant simulateur sur vérins, qui reproduit les sensations de conduite d’une voiture de la gendarmerie, plus précisément une Alpine, dans le jeu de simulation Assetto Corsa. Le simulateur permet aux visiteurs de se mettre dans la peau d’un pilote de l’Équipe Rapide d’Intervention (ERI). Ils ressentent toutes les sensations de la conduite : freinage, accélération, et même les virages sur un circuit fermé. Une façon ludique de montrer le niveau de maîtrise requis pour conduire ces véhicules en situation d’urgence.

Une carte Fortnite pour sensibiliser différemment

Autre élément de contenu important : la carte Fortnite développée par l’Unité Nationale Cyber de la gendarmerie. Elle permet aux jeunes joueurs de s’immerger dans un parcours éducatif, où des messages de prévention sur la cybersécurité et le cyberharcèlement sont disséminés. « Nous avons utilisés les mécanismes du jeu que les jeunes connaissent bien, comme les Death Run (courses à obstacles), pour les inciter à venir explorer des zones où ils peuvent accéder à des conseils sur la sécurité en ligne  » nous explique l’un des gendarmes cyber impliqué dans le projet. Il précise également que la carte est conçue de manière totalement sécurisée, sans interaction directe avec d’autres joueurs et sans violence, afin de proposer un environnement éducatif sans danger. Les joueurs y gagnent des points d’expérience (XP) en interagissant avec des totems d’information, et peuvent ainsi débloquer des récompenses tout en apprenant comment se protéger en ligne. « L’objectif est de faire en sorte que les jeunes retiennent ces informations tout en s’amusant ».

Un live caritatif sur Twitch

En parallèle des autres activités, un espace eSport est proposé « Les visiteurs peuvent affronter des gendarmes sur Fortnite et FIFA. Cela crée des moments d’échange dans un cadre décontracté, et montre que les gendarmes peuvent partager les mêmes passions que le public. » nous indique la porte-parole.

Comme de nombreux autres exposants, un live Twitch est prévu pendant la durée du salon. Une manière d’amplifier l’événement et de le faire vivre peu ou proue à une communauté qui n’est pas présente physiquement. « Ce live Twitch est organisé par l’association GameGend, qui regroupe des gendarmes passionnés de jeux vidéo. Pendant toute la durée du salon, nous diffusons en direct pour lever des fonds au profit de l’association E-Enfance, qui lutte contre le cyberharcèlement. C’est une manière différente de toucher le public tout en restant dans un cadre ludique. En participant à un live interactif, les gamers peuvent découvrir les actions de prévention que nous menons, mais aussi interagir en temps réel avec nous. »

Une stratégie événementielle active

La gendarmerie nationale au Mondial de l’auto 2024 - © gendarmerie nationale
La gendarmerie nationale au Mondial de l’auto 2024 - © gendarmerie nationale

La présence de la Gendarmerie nationale à la PGW s’inscrit dans une stratégie de communication plus large. En moyenne, l’institution participe à deux événements par mois, qu’il s’agisse de salons professionnels comme Eurosatory, de rendez-vous grand public tels que le Salon de l’Agriculture ou de manifestations sectorielles comme le Mondial de l’Automobile.

« La communication de terrain est essentielle pour nous. Nous investissons ces événements pour être au plus près des Français », explique Marie-Laure Pezan. « La Paris Games Week est un excellent exemple de notre volonté d’être présents là où se trouve une partie d’entre eux, pour aborder des thématiques comme la cybercriminalité et le recrutement dans un cadre plus informel et engageant ».

Le ministère de l’Intérieur en force à la PGW

La Gendarmerie n’est pas la seule force de sécurité présente à la Paris Games Week. La Police Nationale, également présente, propose aux visiteurs de plonger au cœur d’une opération anti-stupéfiants avec la police judiciaire et le RAID dans un jeu d’une durée de dix minutes créé pour l’occasion.