Deux centres de congrès en projet à Nice
Par Pascale Baziller | Le | Acteurs publics
Extension de la coulée verte, démolition du palais des congrès Acropolis, construction du futur palais des arts et de la culture et de deux nouveaux équipements dont un destiné à accueillir la conférence des Nations-Unies pour l’océan en 2025. La ville de Nice multiplie les chantiers pour répondre à ses ambitions de rayonnement et d’attractivité.
5e ville de France, Nice a engagé plusieurs chantiers d’aménagement et de transformation de son territoire qui s’inscrivent dans la politique culturelle, économique et d’attractivité du territoire.
Une coulée verte au cœur de la ville
Dans cette perspective, la reconfiguration de tout un quartier avec l’extension de la promenade du Paillon, qui va relier la Bourgada jusqu’à l’esplanade De Lattre de Tassigny et la traverse Jean Monnet. Une extension qui nécessite la destruction de deux bâtiments emblématiques, le Théâtre national de Nice (délocalisé au théâtre des Franciscains et dans d’autres salles comme la Cuisine…) et le palais des congrès Acropolis. Ce qui ne s’est pas fait sans de nombreux batailles politiques et juridiques.
La démolition du premier (TNN) a été achevée en janvier 2023 alors que celle du palais des congrès Acropolis a démarré l’été dernier pour se terminer à l’été 2024. Ce dernier sera ainsi remplacé par une « forêt urbaine », un immense parc paysager de 8 hectares (1500 arbres seront plantés) dans le prolongement de la promenade du Paillon.
Ce « véritable poumon vert au cœur de la ville » décrit par Christian Estrosi, maire de Nice sera livré d’ici 2025. Il s’inscrit dans une démarche de préservation de l’environnement (réduction de l’impact carbone, du bruit…) et de limitation des risques liés au dérèglement climatique par entre autres la création d’îlots de fraîcheur. Le coût de cette extension est évalué à 75 millions d’euros (dont 60 % de subventions publiques).
L’autre partie du projet est la réalisation d’un futur palais des arts et de la culture (800 places en théâtre, auditorium de 1150 places) en lieu et place du palais des expositions. Ce nouvel équipement dont la livraison est prévue en 2026 viendra achever la partie nord de la coulée verte. Cela s’accompagne également de la réhabilitation complète d’un ensemble abritant le Musée d’art contemporain et d’art moderne (Mamac) et la bibliothèque Louis-Nucéra. Ces projets s’inscrivent dans une offre culturelle, qui venait appuyer la candidature de la ville pour être capitale de la culture en 2028. Candidature qui n’a pas été retenue (3 mars 2023) non sans déception de bon nombre d’acteurs de la ville.
De futurs équipements dédiés au tourisme d’affaires
Le volet congrès est également un axe fort de la stratégie de développement et d’attractivité de la ville de Nice. Deux grands projets sont en cours.
Le premier est la construction d’un palais des expositions et des congrès dernière génération (plus écologique, plus numérique…), à l’ouest de Nice, « en lieu et place du MIN fleurs courant 2028, les études sont en cours », indique Christian Estrosi, le maire de la ville dans un entretien donné à nos confrères du journal Nice-Matin (10 octobre 2023). Il ajoute que « la halle du MIN fleurs, qui fait près de 40000 m², avec des plafonds hauts et aucun pilier central, peut être habillée par des architectes de très haut niveau et équipée pour en faire un grand centre d’exposition ».
Le second porte sur la création d’un nouveau centre des congrès. Ce projet répond à l’organisation de la 3e conférence des Nations-Unies sur l’océan en 2025 qui se tiendra sur le port de Nice, en présence de 120 chefs d’État et de Gouvernement et plus de 20 000 représentants.
L’organisation de ce sommet a ainsi nécessité la création d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP) entre la France, l’ONU, le Costa Rica et la Ville de Nice pour l’aménagement des infrastructures nécessaires sur le Port de Nice. Aussi, la Métropole Nice Côte d’Azur, propriétaire du Port, et la Chambre de Commerce et d’Industrie Nice Côte d’Azur, actuel concessionnaire renforcent leur collaboration afin de permettre une organisation optimale de l’événement, tout en mobilisant les acteurs du territoire.
« Accueillir la Conférence des Nations Unies pour l’Océan était déjà une chance pour le rayonnement et l’attractivité de notre territoire. C’est d’autant plus une opportunité que nous devons saisir pour renforcer nos liens avec la CCI métropolitaine, mutualiser nos compétences pour les mettre au service de l’intérêt général afin de proposer une politique portuaire commune, une politique d’accueil des congrès et des salons complémentaire et enfin un pôle de formation renforcé, au bénéfice des Niçois, des métropolitains et des entreprises du territoire », a indiqué Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur dans un communiqué de presse (23 mars 2023).
Le projet est de construire une structure pérenne d’environ 10 000 m² qui sera implantée sur le Quai Amiral Infernet. Ce nouvel équipement sera doté d’une salle plénière d’une capacité de plus de 1200 places assises en amphithéâtre et de plusieurs salles de réunions attenantes pouvant augmenter la capacité de la salle de 1500 places assises. À la question des délais qui paraissent serrés, le maire de Nice répond « ça ira beaucoup plus vite que vous l’imaginiez » (Nice-Matin du 10 octobre 2023) avec la confirmation qu’il s’agira « d’une salle des congrès définitive … financée essentiellement par l’État* » et l’équipement « le plus moderne entre Gênes et Marseille » qui permettra d’accueillir les congrès futurs après le sommet et concurrencer d’autres villes européennes (Barcelone, Milan…) sur ce marché.
*« Sa réalisation financière sera intégrée à l’organisation du Sommet dont 90 % sera supportée par les Nations-Unies, la France et le Costa Rica », est indiqué dans un communiqué de presse de la Métropole de Nice Côte d’Azur et la CCI de Nice Côte d’Azur (23 mars 2023).
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