Fabienne Lagarde (Le Mans Métropole) : « Notre ambition est de devenir le pôle national du son »
Par Pascale Baziller | Le | Acteurs publics
La 3e édition du Mans Sonore qui se tient du 20 au 28 janvier 2024 présente une première mondiale, le dôme sonore. Fabienne Lagarde, vice-présidente de Le Mans Métropole, déléguée à l’Enseignement Supérieur, la Recherche et l’Innovation présente cette nouvelle édition et les enjeux de l’écosystème du son pour le territoire.
Le Mans Sonore revient du 20 au 28 janvier 2024 avec une première mondiale, le Dôme Sonore. De quoi s’agit-il ?
Ce nouvel équipement est unique au monde. Ce dôme, créé pour Le Mans Sonore 2024, est la première structure dédiée au son immersif. Il concilie le traitement acoustique en son 3D et une dimension visuelle avec mapping offrant aux artistes un terrain de jeu inédit. L’expérience est impressionnante ! La structure est de forme géodésique (312 m2). Elle est implantée sur la place principale du Mans, face à la cathédrale. C’est un lieu à la fois d’innovation technologique et un signal fort du Mans Sonore. Le projet est d’inviter le grand public à vivre une expérience sonore unique avec des premières mondiales. Le dôme a une capacité de 500 à 600 personnes. Il accueillera en matinée des scolaires avec des émissions en son immersif de Radio France, notre partenaire. En milieu de journée, il y aura des performances sonores et des émissions de Radio France et en soirée des concerts ou des performances sonores avec des artisans du son et des artistes émergents ou connus comme Jean-Michel Jarre, le parrain de la Biennale. Il inaugurera la programmation du dôme, le 20 janvier, avec une masterclass et sa dernière composition musicale Oxymore. Enfin, le dôme acquis par Le Mans Métropole est un équipement itinérant, grâce à sa structure modulable et montable/démontable pour accueillir des projets en son 3D aux quatre coins du monde en exportant le label Le Mans Sonore.
Le Mans Sonore prend une nouvelle dimension pour cette 3e édition ?
Oui. Le Mans Sonore est un événement qui s’installe. C’est aujourd’hui la seule biennale internationale du son qui réunit des milieux scientifiques et de la recherche, des artistes et du grand public. Le Mans Métropole a acquis un savoir-faire et une expertise scientifique et technique en acoustique depuis 40 ans. Aujourd’hui, cela représente environ 500 emplois dans la recherche, le transfert de technologie et l’enseignement. Il y a également une dizaine de start-ups qui travaillent dans le domaine du son. Le projet du Mans Sonore est de faire connaître au grand public tout l’écosystème acoustique de notre territoire. Notre ambition pour cette 3e édition est de faire d’en faire un événement de notoriété nationale et internationale pour accroître notre attractivité économique et de rayonnement culturel. La biennale prend une nouvelle dimension. Nous sommes lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt « Pôles territoriaux d’industries culturelles et créatives » dans le cadre de France 2030. Nous faisons partie des 25 projets retenus sur 138 candidatures. Nous recevons une aide de 100 000 euros qui va nous permettre de recruter une personne et faire appel à un bureau d’études pour nous accompagner dans la création d’un pôle autour des métiers et technologies du son. Dans la continuité, un 2e appel à projet dans une perspective européenne devrait paraître cette année. Notre ambition est de devenir le pôle national du son et de l’acoustique.
La volonté est que Le Mans métropole soit identifiée territoire du son et de l’acoustique ?
En effet, nous voulons que ce pôle du son et de l’acoustique soit un marqueur fort du territoire. Nous sommes le seul territoire à avoir une filière autour du son et de ses applications complète. Elle est constituée à la fois de structures dans la recherche, la formation, l’innovation, le développement économique mais également la création culturelle qui entretiennent des liens toute l’année. Le Laboratoire d’acoustique de l’université du Mans, le Laum, unité mixte de recherche CNRS, est à l’origine de ce pôle d’excellence. Et, la biennale du son est la vitrine de cet écosystème. Notre ambition est de faire de Le Mans Sonore un événement culturel majeur et d’ancrer le son comme un élément fort de l’identité de la ville. Ce projet a été initié par Le Mans Métropole qui est le premier financeur de cet événement à hauteur de 500 000 euros. La biennale est pilotée par l’association Le Mans Sonore et soutenue par une quinzaine de partenaires publics et privés (cf. encadré).
Que va-t-on découvrir sur cette nouvelle édition ?
Des performances sonores, des concerts, des conférences animées par des experts et des professionnels, des expositions, des installations sonores, une rue du son, un spectacle… et de nombreux temps forts autour du thème des transmissions. La programmation (en grande partie accessible gratuitement) est assurée par un collectif de 10 structures partenaires avec une grande partie gratuite. Il est difficile de parler de tous les projets mais je citerai par exemple le concert-conférence des Anges Musiciens à la Cathédrale Saint-Julien qui présentera quelques instruments anciens disparus, certains ont été reconstruits, des anges musiciens peints sur les voûtes de la Chapelle datant du XIVe siècle. L’ensemble Ars Sonic proposera un programme composé d’œuvres polyphoniques contemporaines de la fresque. Il y a également les concerts dans la chambre semi-anéchoïque qui offrent une expérience sonore inédite.
À qui s’adresse cet événement ?
Cet événement est destiné aussi bien au grand public mais également aux artistes, aux chercheurs et aux professionnels du monde entier. L’idée est de présenter les applications autour du son, vulgariser ce contenu mais aussi favoriser les rencontres, la co-création et l’innovation. Aujourd’hui, Le Mans Sonore a une visibilité internationale. Cette année se tiendra pendant l’événement la conférence internationale de l’AES sur l’acoustique et la sonorisation, du 23 au 26 janvier. 170 professionnels et les chercheurs pourront participer à des conférences, des visites et des ateliers sur différents thèmes comme les systèmes électroacoustiques, la sécurité auditive ou encore la pollution sonore.
Les partenaires
DRAC des Pays de La Loire, Région Pays de la Loire, Conseil Départemental de la Sarthe , Artuit Promotion, Adekma Levage, Bobet Matériel, Leclerc, Ouest Nettoyage, Sadrin Rapin, Le Batimans, Delaboudinière, Super U Libération, Passenaud Recyclage, Groupe Dirob, SARL DTI, SAS JTI.