Valérie Lorentz-Poinsot (Boiron) : « L’enjeu est de devenir une référence sur ce marché du CBD »
Par Pascale Baziller | Le | Marques & entreprises
Les Laboratoires Boiron ont lancé une nouvelle gamme de soins à base de CBD. Valérie Lorentz-Poinsot, directrice générale des Laboratoires Boiron revient sur les enjeux et le dispositif de communication de ce lancement.
L’actualité des Laboratoires Boiron est le lancement d’une gamme de soins à base de CBD*. Quelle est la genèse de ce projet ?
Nous avons lancé cette nouvelle gamme de soins le 7 septembre dernier. Ce projet collectif a nécessité plusieurs années de recherche et de travail. Tout lancement de nouveau produit relève toujours d’un long processus, de la conception aux obligations réglementaires en passant par la création d’un cahier des charges et du dossier d’information sur le produit (DIP). Notre communication s’appuie sur le positionnement des Laboratoires Boiron qui est de mettre à disposition de tous des produits à la fois utiles, efficaces et sûrs grâce à notre expertise unique. Leader mondial de l’homéopathie, nous proposons ainsi des médicaments homéopathiques mais également des produits de soins comme notre dernière gamme cosmétique CBD pour le confort musculaire et articulaire.
Quels sont les enjeux de ce lancement ?
Le premier enjeu est de se positionner de manière puissante en tant que spécialiste sur ce marché du cannabis et devenir très vite une référence. Les Laboratoires Boiron sont reconnus pour la qualité et la fiabilité de leurs médicaments homéopathiques mais également leur expertise du végétal depuis des décennies. Le fait que ce soit un laboratoire pharmaceutique qui commercialise en pharmacie des produits de soins à base de CBD est perçu par les consommateurs comme un gage de sécurité et de confiance. Nous avons ainsi nommé notre gamme « CBD by Boiron » afin que le public puisse nous identifier. Notre volonté est de développer une communication juste et forte pour ce nouveau produit en mettant en avant les bienfaits du CBD naturel associé à l’encapsulation du CBD. C’est un procédé innovant qui permet de préserver l’actif de la plante et mieux la délivrer sur la peau.
Quel dispositif de communication avez-vous déployé ?
Notre campagne de communication a débuté auprès de nos salariés (2 800 dans le monde dont 1800 en France) qui sont à la fois nos premiers clients et nos ambassadeurs. Ils doivent être fiers de ce qu’ils font pour continuer à être motivés et parler de nos produits dans leur entourage. Nous avons organisé le 5 septembre dernier un événement au sein de notre siège qui était retransmis sur nos différents sites de production et de distribution (16 en France). Le format reposait sur des prises de parole d’intervenants internes et externes qui ont expliqué les différentes étapes de la conception et les bienfaits de ce nouveau produit pour le bien-être. L’objectif était d’apporter un contenu pédagogique à nos salariés. Nous avons également organisé un séminaire mixte qui réunissait notre Codir élargi constitué des directeurs des différentes entités de Boiron mais également nos directeurs de filiales. Dans le même temps, l’ensemble de nos collaborateurs en France et à l’international ont pu prendre connaissance du lancement de cette nouvelle gamme sur le réseau Intranet. Par ailleurs, nous avons réuni nos 300 délégués pharmaceutiques et médicaux à Paris. Lors de ce séminaire, ils nous ont exprimé leur fierté concernant ce nouveau produit. Nous avons également communiqué auprès des Pharmaciens qui sont nos clients. Nos délégués commerciaux leurs ont proposé de s’inscrire à un webinar au contenu pédagogique. Nous avons également adressé une note d’information aux médecins sur le lancement de cette nouvelle crème. Enfin, notre campagne auprès du grand public s’est appuyée sur différents canaux de communication, notre site, nos réseaux sociaux, les articles de presse et une campagne publicitaire sur les réseaux sociaux et les écrans des pharmacies sur toute la France (septembre 2023).
Organisez-vous beaucoup de lancements de nouveaux produits ?
Nous avons fait 25 lancements de produits ces 3 dernières années. Chaque lancement fait l’objet d’une communication en interne et en externe. Mais nous adaptons notre communication en fonction de la catégorie de produits et des cibles. La gamme CBD est une nouveauté. C’est un lancement important pour notre entreprise.
Travaillez-vous avec des agences ?
Pour le lancement de la gamme CBD, nous avons travaillé avec une agence de publicité et une agence de média pour notre campagne de communication. En revanche, nos événements sont réalisés en interne au sein du service marketing et communication en collaboration avec la DSI (Direction des systèmes d’information) et en synergie avec les services organisateurs d’événements.
Quels sont les grands rendez-vous Boiron ?
Chaque année, nous réunissons tous les directeurs des filiales et du siège (80 personnes) pour un séminaire à Lyon. Par ailleurs, j’ai toujours un temps de communication avec les salariés lors des vœux pour transmettre des éléments de stratégie. Le format varie d’une année à l’autre, il est soumis au budget. Nous avons créé un plateau télé, organisé un événement dans nos nouveaux locaux avant notre implantation et réalisé une vidéo l’année dernière. De plus, il y a chaque année des séminaires commerciaux par catégorie et des séminaires par région du globe (l’Europe de l’Ouest, l’Europe de l’Est, les Amériques…). En termes de communication, j’ai créé il y a trois ans un comité de pilotage de la communication (Com copil). L’idée est de faire que les personnes en charge de la communication des différents services communiquent et travaillent entre elles. Le comité se réunit tous les mois et demi et une fois par semaine, il y a un com copil Flash.
Que pensez-vous de la place de l’événementiel à l’heure du digital ?
Nous allons nous rendre compte que nous avons perdu en productivité avec les outils digitaux. Nous pouvons certes gagner en temps et en argent mais perdre en créativité, en motivation, en richesse des échanges. Je crois beaucoup aux moments où nous nous voyons. Il y a le temps formel et le temps informel. Beaucoup de choses se disent au moment des pauses lors d’un événement physique, ce qui n’est pas le cas lors de réunions sur Teams par exemple. Il est très important de garder un contact physique régulier mais également d’utiliser les outils digitaux de manière raisonnée et intelligente comme Teams pour répondre à des problématiques de RSE ou Tik Tok pour toucher nos cibles.
Les laboratoires Boiron spécialistes des solutions à base de plantes. La RSE fait partie de votre ADN ?
En effet, cela s’inscrit dans ce que nous faisons tous les jours. L’homéopathie et nos produits sont absolument dénués d’effets secondaires que ce soit pour la nature ou pour l’homme. Quand on parle de gobelets ou de tri des déchets, cela me fait sourire car le plus important est qui nous sommes, un laboratoire RSE par essence depuis 90 ans. Nous étions des précurseurs.
*acronyme de cannabidiol