Étude : L’événementiel en 2025 plus durable, connecté et immersif ?
Par Adélaïde de la Bourdonnaye | Le | Marques & entreprises
Chaque année, environ 1 200 foires et salons attirent 23 millions de visiteurs en France. À ces événements de grande ampleur s’ajoutent conférences, congrès, et séminaires d’entreprise, tous symboles d’un secteur événementiel en pleine évolution. Après une résilience marquée post-pandémie et un retour en force en 2024, l’événementiel se transforme. Comment ? Selon une étude récente, les tendances 2025 s’orienteraient vers des événements plus durables, connectés et personnalisés.
Tendance 1 : La durabilité au centre des priorités événementielles
Les préoccupations environnementales se renforcent chaque année, poussant les entreprises et agences à organiser des événements plus durables. Selon l’étude, l’écoresponsabilité serait devenue une exigence incontournable. De plus en plus d’organisateurs utiliseraient des outils pour mesurer l’empreinte carbone dès la conception, cherchant à limiter l’impact environnemental à chaque étape du processus.
Nicolas Turpin, co-fondateur de l’agence Eko, témoignait pour nous il y a quelques temps de cette évolution :« Il y a dix ans, il n’y avait pas du tout cette pression dans les cahiers des charges. Aujourd’hui, c’est très différent. Les annonceurs sont beaucoup plus demandeurs et conscients des enjeux. Six appels d’offres sur dix comportent des critères RSE. Pour certaines agences comme la nôtre, c’est même neuf sur dix. » Pour lui qui a par ailleurs travaillé à la mise à jour 2024 de la norme ISO 20121, ce changement est le fruit d’un effort commun entre les agences et les clients. « C’est un travail collaboratif. Nous devons montrer aux annonceurs les solutions possibles, et ils doivent exprimer leurs besoins de manière claire dans les cahiers des charges. Les annonceurs qui sont vraiment engagés nous poussent en tant qu’agences à être meilleurs. »
Cette tendance vers des événements plus verts ne répondrait donc pas seulement à une pression réglementaire, c’est une bonne nouvelle, mais à une réelle demande des participants, qui se montrent de plus en plus sensibles aux choix écoresponsables et éthiques des entreprises.
Tendance 2 : L’Intelligence Artificielle, moteur de personnalisation et d’efficacité
L’intelligence artificielle (IA) s’infiltrerait progressivement dans toutes les étapes de l’organisation événementielle. Elle permettrait non seulement d’automatiser certaines tâches logistiques mais aussi de personnaliser l’expérience des participants en fonction de leurs profils et intérêts. Effets d’annonce ou vrai usage, force est de constater par notre média que le raz-de-marée annoncé semble néanmoins plus progressif que ce qui a pu être fantasmé dans le passé.
Guillaume Mikowski, CEO de Brainsonic Live, levait le voile sur l’usage de l’IA dans son agence il y a quelques mois : « Chez Brainsonic Live, l’IA couvre l’ensemble de la chaîne de valeur de l’événementiel. Par exemple, avant l’événement, l’IA aide nos créatifs sur la scénographie, en générant des stands 3D ou des ambiances personnalisées en fonction de la demande. […] Pendant l’événement, nous arrivons à générer, en live, des images liées aux prises de paroles des intervenants, ou aux réactions des participants. […] Après l’événement, les générateurs d’audio à texte nous permettent de réaliser des synthèses très claires issues des prises de paroles et des expériences vécues. »
Tendance 3 : Des expériences participants toujours plus interactives et immersives
En 2025, l’événementiel serait de plus en plus centré sur l’expérience, avec une volonté de proposer des moments uniques et personnalisés. D’après l’étude, les participants souhaitent dépasser le rôle de simples spectateurs.
Sylvain Bucalo, directeur de la communication d’Audi France témoignait dans ce sens pour L’EVENEMENTIEL magazine il y a quelques semaines : « Avoir un programme client basé sur l’expérientiel fait partie des attendus de nos cibles et peut faire la différence à un instant T. Nous avons par exemple un programme appelé Audi driving experience, axé autour de la voiture et des conduites sur circuit. Ce type d’expérience contribue à fidéliser nos clients et, bien souvent, les incite à choisir à nouveau Audi. » Dans un tout autre domaine, Olivier Baharian, Senior Marketing Manager Europe South chez HARMAN, interrogé à propos d’un pop-up store estival, nous expliquait cet à la rentrée engager la marque JBL vers l’expérientiel « Nous souhaitons aller au-delà de la simple vente de produits. JBL est une marque profondément liée à la musique, au lifestyle et aux passions de nos consommateurs, qu’il s’agisse de sport ou d’esport. En offrant des expériences immersives, nous renforçons notre proximité avec notre audience tout en soulignant l’affect de la marque. Ce type d’événement incarne notre engagement à faire vivre des moments uniques à notre communauté, que ce soit à travers des collaborations avec des artistes, des sportifs ou des créateurs de contenu. »
Méthodologie
L’étude, réalisée par ESCAL Consulting et commandée par Digitevent, acteur français de la gestion événementielle digitale, repose sur une enquête réalisée auprès de 300 professionnels de l’événementiel et sur l’analyse des données issues des plateformes de Digitevent.