Julien Noronha (Bpifrance) : «  Chacun doit repartir avec du concret pour développer son business  »

Le Big 2023 a lieu ce 5 octobre à l’Accor Arena (Paris). Un événement que vous connaissez bien pour œuvrer à son organisation depuis plusieurs années. C’est aujourd’hui votre premier Big en tant que directeur de la communication de Bpifrance. À quoi pouvons-nous nous attendre ?  

En effet, je connais bien cet événement pour le produire depuis 5 ans. C’est un événement qui a beaucoup évolué ces dernières années et qui continue à innover. Nous organisons la 9^e édition qui s’annonce déjà un succès avec déjà 55 000 inscrits, soit 5 000 de plus que l’an dernier à la même date (au moment de l’interview en date du 29 septembre). Nous devrions donc enregistrer 65 000 à 70 000 participants pour cette nouvelle édition. Nous sommes très contents ! Ce succès nous conforte dans l’idée de poursuivre son développement en gardant les fondations du Big qui sont : être un rassemblement d’entrepreneurs et un événement de contenu et de mise en relation. En effet, Bpifrance fait 500 événements par an. Ces événements sont très liés et sectorisés que ce soit dans l’industrie, la création ou par stade de maturité des entrepreneurs. Mais, la particularité de Big est d’être le seul moment dans l’année où nous pouvons rassembler toutes les typologies d’entrepreneurs et leur écosystème. Et ce moment est attendu ! Il n’y a pas un seul autre événement qui réunisse 2000 PME sur un même lieu. Enfin, Big se définit par une grande culture d’énergie que nous transmettons tous les ans à la rentrée. Les fondations vont donc rester solides. En revanche, cette année, nous avons fait évoluer la gestion de l’expérience sur l’événement. En effet, les propositions sur Big étant très importantes - 500 conférences, 1100 speakers et de nombreux lieux de networking et de mise en relation - nous avons souhaité que les participants puissent préparer en amont leur venue. Nous avons donc développé de nouveaux outils intelligents qui leur permet de créer leur parcours personnalisé ou de découvrir des parcours pensés pour eux en fonction de leurs centres d’intérêt. Si, par exemple, je suis intéressé par la transition écologique et énergétique, l’application mobile va automatiquement générer un parcours avec des contenus pertinents et adaptés à mon profil et mes horaires de présence sur le site. Cette nouvelle application permet ainsi d’assister chaque personne en amont et pendant la journée. Notre objectif est que chacun puisse à la fois vivre une expérience énergisante et repartir avec du concret, des outils et des rencontres utiles pour développer son business.

Comment avez-vous travaillé pour développer ces nouveaux outils ?

Nous avons travaillé pendant un an sur ces nouveaux outils avec Inwink, une start-up française spécialiste dans l’événementiel qui nous accompagne depuis 3 ans. L’enjeu était de créer une application digitale qui permette de guider les entrepreneurs dans leur parcours afin qu’à la fin de la journée, ils aient réalisé 3 à 5 rendez-vous qualifiés et assisté à 4 à 5 contenus (une conférence, un atelier ou une master class) qui seront utiles à leur développement quel que soit leur degré de maturité. Ce qui est la vocation de Bpifrance.

L’an dernier, le Big avait généré 25 000 rendez-vous de networking ?

Oui, le networking se divise de plusieurs manières. La première se situe sur la plateforme digitale qui permet en amont de l’événement d’échanger entre participants. À l’heure où nous échangeons, 5000 personnes ont échangé ensemble et ce nombre va continuer de grandir pendant l’événement. Sur l’événement, le networking se déroule dans un espace nommé « la place de rendez-vous » qui est situé dans la fosse de la patinoire de l’Accor Arena. 200 desks sont installés pour accueillir les rendez-vous de l’écosystème des entrepreneurs, des experts de Bpifrance, des investisseurs, des conseillers à la création d’entreprise et de différentes institutions ou encore des business Angels. Les rendez-vous se prennent en amont. Déjà 2000 rendez-vous sont programmés. Par ailleurs, toutes les plateformes sont également des lieux de rencontre entre communautés. Une des nouveautés cette année est aussi la création d’un espace de contenu collaboratif, la ruche. Le concept qui accueille des ateliers de travail collectif autour du partage des idées, des bonnes pratiques et des connaissance pour trouver des solutions concrètes. Ainsi, toutes les 15 minutes, un thème autour des enjeux de l’entrepreneuriat et du climat va être abordé comme la transition écologique et énergétique, la réindustrialisation, la création d’entreprise. Toute la journée, les participants vont travailler à plusieurs sur des modèles de fresque comme la fresque du climat.

En termes contenus, quelles sont les autres nouveautés ?

Tout d’abord, le thème de Big est la fierté cette année. Pourquoi ce choix ?  Car nous avons vécu une période mouvementée depuis 3 ans, le Covid, la crise énergétique, l’inflation… Or, la particularité de Bpifrance est d’être extrêmement proche des entrepreneurs à travers nos événements et de nos implantations sur le territoire. Ce que nous observons sur le terrain, ce sont des entrepreneurs qui ne lâchent rien au quotidien. Ils sont toujours dans une démarche pour avancer et dépasser les difficultés. Il y a eu 1,3 million de création d’entreprises l’année dernière, nous allons doubler le nombre d’entrepreneurs accompagnés cette année. Il y a une énergie extrêmement positive et vertueuse pour la France. Et, c’est la fierté qui leur donne confiance pour déplacer des montagnes. Les entrepreneurs sont fiers de leurs collaborateurs, de leur projet, de leur territoire… Cette nouvelle édition est donc le moment pour célébrer cette fierté. Ce thème va être décliné sur la scène principale par des personnes de différents profils qui ont chacun une expérience incroyable. En matière de contenus, nous traiterons de tous les grands enjeux cette année. Nous avons créé un nouvel espace autour de la santé qui abordera des sujets importants comme le vieillissement de la population ou la prévention. Ces contenus vont créer de nombreux leviers économiques. Beaucoup d’entreprises commencent à venir frapper à notre porte avec des idées et des projets. À côté, nous avons également développé un nouvel espace dédié à la French Touch donc les industries culturelles et créatives autour de la mode, du design, de la musique, de la gastronomie, des jeux vidéo. De nouveaux salons seront dédiés à des grands sujets autour de la transition écologique et énergétique, de la réindustrialisation, de la Deeptech avec la mise en place d’un nouveau plan pour permettre aux chercheurs d’être financés en amorçage. Cela va concerner 500 chercheurs par an qui pourront être financés dans leur phase de R&D. Nous estimons que sur ces 500 chercheurs, 100 au moins vont industrialiser leurs produits en France. Enfin, tout au long de la journée se tiendront des conférences autour de nombreux sujets transverses autour du monde de demain qui commence dès aujourd’hui (cybersécurité, IA…).

À l’heure des grandes avancées technologiques comme l’IA, le Big reste un rendez-vous essentiel ?  

Bien sûr, il est essentiel dans son format ! Bpifrance est une banque digitale mais qui met toujours le digital au service du physique car nous croyons à la proximité humaine. Même si les gens peuvent suivre en ligne l’événement, ils ont besoin de se rencontrer. Les chiffres d’audience de Big en attestent, et ils sont en croissance. Après le covid, nous pouvions craindre une baisse de fréquentation sur nos événements. Il n’en a rien été, bien au contraire. Nous avons enregistré entre 20 et 30 % de participants supplémentaires sur chaque événement.

La France accueille cette année de grands événements sportifs mondiaux parmi lesquels la Coupe du monde de rugby qui se joue en ce moment et les Jeux olympiques et paralympiques dans 9 mois. Comment abordez-vous le sport sur cette 9^e édition du Big ?

En effet, nous entrons dans une année très sportive. Du sport découle des enjeux économiques importants. Nous avons identifié près de 160 start-up aujourd’hui en France qui adressent la sport tech. Nous souhaitons les mettre en lien avec notre communauté appelée les meneurs qui sont 35 clubs en France portés par des entrepreneurs locaux. La Sportech ouvre un levier énorme en France. Nous voulons aller dans cette direction en vue des Jeux olympiques en collaboration avec la DGE, les CCI et tous les acteurs économiques qui vont être impactés par cet événement et dès maintenant par la Coupe du monde de rugby.

Qu’en est-il du budget de l’événement ? L’inflation a t-elle eu des conséquences ?

Le budget de Big reste stable. En revanche, nous avons financé plus de choses grâce au soutien de nos partenaires plus nombreux cette année. Lors des précédentes éditions, nous avons 4 à 5 partenaires, pour cette édition 2023, ils sont plus de 15 (Banque de France, Pôle Emploi, BEI, Arkema, La Poste, l’URSSAF, le Medef…). La particularité de cet événement est d’être un projet d’entreprise. Nous coordonnons en interne son organisation avec des prestataires événementiels*. Ce sont 600 collaborateurs de Bpifrance qui travaillent sur Big, les ateliers sont pilotés par des collaborateurs de différents services pour proposer des contenus pertinents aux participants. La communication et l’innovation sont très impliquées. Bpifrance travaille également avec les régions, les réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise, les fonds d’investissement… L’objectif sur Big est que l’entrepreneur, quel que soit son stade de maturité, appréhende les acteurs qui peuvent accélérer son développement, sur un même lieu et dans une journée.

*Scène principale : scénographie Bruno Graziani et Novelty, Fugu Structures, Holymage, Mvision, GL events, Overlay Solution, Mvision, Résonance…